La conférence portant le thème de « Quel type de développement s’adapte le mieux pour Madagascar ? » a été organisée le 20 mai 2022 à l’Académie Malagasy. Neufs Professeurs de domaines de tout azimut ont exposés leurs expertises sur les moyens de développer Madagascar. Le but étant de conscientiser les acteurs et les garants du développement du pays sur les potentiels et les richesses exploitables que possèdent Madagascar.

Le premier intervenant, le Professeur Jonah Ratsimbazafy, Président à la fois du Groupe d’Etude et de Recherche sur les Primates de Madagascar (GERP) et de l’International Primatological Society (IPS) a articulé son exposé autour du thème « Développer Madagascar signifie valoriser ses potentiels en ressources naturelles, marines et minières ». Il a tenu à mettre en exergue la faune et la flore endémique de Madagascar qui représentent 5% des espèces mondiaux. Cette valorisation de nos ressources naturelles formera le socle du tourisme écologique à Madagascar.

Le Professeur Niaina Rakotosamimanana, Chef de l’Unité des Mycobactéries de l’Institut Pasteur de Madagascar et Ambassadeur de l’American Society for Microbiology (ASM)) pour Madagascar a pour sa part, développé sur « La recherche Scientifique vers les populations : exemple de la lutte contre les maladies infectieuses ». Cela concerne le rôle clé de la méthodologie scientifique et des nouvelles technologies dans la résolution des principaux problèmes se posant dans le secteur de la santé. En exemple, les avancés sur les recherches concernant les empreintes génétiques permettront de mieux comprendre et par conséquent de mieux appréhender les problèmes du Coronavirus, permettant ainsi une lutte plus efficace contre cette pandémie.

Le Professeur Lucien Marie Aimé Rakotozafy, Directeur de l’Institut de Civilisations-Musées d’Art et d’Archéologies de l’Université d’Antananarivo mais aussi membre du GERP a porté son analyse sur « L’étude de la culture ancienne à la conservation biologique actuelle pour un développement durable de Madagascar ». Il y stipule l’intérêt de la préservation des traditions et des us malgaches car ces derniers contribuent activement à la conservation et à la protection de nos biens et de nos espèces endémiques. En guise d’exemple, il a cité le rôle clé du Fady dans la préservation de certaines espèces végétales : La population locale respecte une végétation donnée de par son caractère sacré (une banane appartenant à un Vazimba).

Le Professeur Luciano Michaël Tantely, Chargé de Recherche à l’Unité d’Entomologie Médicale de l’Institut Pasteur a enchaîné sur « l’Entomology médicale : des principaux recherches aux suivis et à la lutte contre les insectes porteurs de virus ». Il a développé au cours de son intervention l’intérêt de la recherche fondamentale pour l’éradication des parasites responsables du paludisme. Cette dite recherche a permis entre autre de découvrir la méthode de l’auto-radiation comme moyen de stérilisation des moustiques mâles permettant ainsi de limiter considérablement le nombre de ces parasites et d’améliorer les moyens de lutte contre le paludisme.

Le Professeur Rianasoambolanoro Rakotosaona a poursuivis la conférence sur « Les plantes médicinales, un vecteur de croissance et de richesse pour Madagascar ». L’intervenante est la Directrice du Centre National de recherches pharmaceutiques. Elle a développé sur la potentialité de Madagascar en matière de plantes médicinales, car Madagascar possède 112 espèces endémiques qui peuvent être capitalisées. Dans ce sens, la médecine traditionnelle pourrait se complémenter avec la médecine conventionnelle et contribuer activement à l’amélioration de la santé mondiale. Par ailleurs, la médecine traditionnelle pourrait présenter des avantages monétaires pour l’économie locale.

Le Professeur d’économie Aina Razafiarison a pour sa part axé son analyse sur « Transformer une économie substantive (traditionnelle) malgache en économie créatrice : quelles possibilités ». Il en est ressorti que pour être effectif, le développement économique de Madagascar devrait se reposer sur la dyade capitalisme rationnel et pensée traditionnelle malgache. Le Professeur Faneva Randrianandraina, Professeur de Physique à l’Ecole Normale Supérieure et Pasteur Délégué à l’Eglise Protestante malgache de France (FMPA) a présenté comme sujet de réflexion « La perception de l’Univers selon la Science Astrophysique éclairée par l’Ecriture sainte, conduisant vers un changement de mentalité et de spiritualité ». Au cours de son intervention, il a expliqué le mécanisme de l’Univers en parallèle avec l’Ecriture sainte Chrétienne.

Le Professeur Joël Rajaobelison, le Directeur Général de l’Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires (INSTN) a développé le sujet « quelques réflexions sur la possibilité de Madagascar de ne plus dépendre de l’extérieur sur le plan énergétique ». En effet, il existe pour Madagascar une perspective de devenir autonome en ressources énergétiques. L’Energie renouvelable éolienne et solaire conviendrait pour subvenir aux besoins énergétiques des zones rurales. L’Energie nucléaire tirée de l’Uranium (dont les gisements se trouvent surtout dans la région Makay ou Vakinankaratra) et véhiculée par des mini- réacteurs branchées en série alimenterait les zones urbaines.

Le Professeur Raoelina Andriambololona, le fondateur de l’INSTN Madagascar et le Président Fondateur de The World Academy of Sciences Madagascar (TWAS) et qui est aussi le Doyen de l’Académie Malgache a clôt l’évènement avec son analyse sur « Le développement endogène appliqué à deux succes stories à Madagascar. Le nucléaire et la Nanotechnologie ».Il est à savoir que Le TWAS est une ONG internationale vouée au développement de la Science dans les pays en voie de développement. Il a prôné la technoscience comme structure d’éducation pour qu’un développement durable soit patent. La technoscience qui est une recherche scientifique axée sur l’innovation technique.