Le Musée de l’Université d’Antananarivo, pour plus de proximité avec le public (surtout les jeunes), assure continuellement la transmission de cultures et de connaissances via des plateformes comme Facebook. L’initiative « Vakoka iray- tantara iray » ou « vakoka sy tantara » est donc lancée. Elle consiste en la présentation mensuelle en photos d’une œuvre d’art du Musée. Des explications sont aussi apportées pour éclairer le grand public sur ladite œuvre. Cette action tend non-seulement à éduquer le lecteur sur la culture malgache, mais aussi à inviter le public à visiter le Musée. Cette initiative possède ainsi une visée éducationnelle ayant pour but de renforcer notre culture générale.

Le « Mijoa » ou « Threskionisbernieri » est un oiseau appartenant aux espèces des « Threskiornithidac » Ibis, il est classé en voie de disparition et devrait donc être protégé. Dans la représentation humaine, les oiseaux étant les seuls êtres vivants dotés d’ailes leurs permettant de survoler l’horizon, sont uniques en leurs genres. Dans la culture malgache, ils relient le ciel et la terre et sont donc prononcés dans les « Joro », les « Tsitsika », et les « Lahateny » pour invoquer le « Zanahary » et les Ancêtres. De ce fait, les oiseaux sont considérés comme des êtres sacrés par leurs pouvoirs d’interagir les vivants aux Forces surnaturelles ; des Forces capables d’interférer sur le monde des vivants. Les oiseaux incarnent aussi la continuité de la relation des vivants avec ceux qui sont de l’autre côté.

Dans la partie Ouest de l’île, les « Sakalava » déposent des sculptures en bois précieux représentant des « Mijoa » sur deux côtés opposés du tombeau (nord-est ou sud-ouest). Il peut s’agir ici d’une seule sculpture ; toutefois, il n’est pas rare de voir deux sculptures d’oiseaux se faisant face connotant l’accouplement humain, car selon la croyance malgache, l’entrée dans le monde métaphysique nécessite une renaissance comme sur la terre. Ces sculptures forment alors la représentation de cette renaissance des morts dans l’au-delà.

Durant la période coloniale, ces sculptures ont suscité l’intérêt des chercheurs étrangers qui se sont demandé sur quelle philosophie malgache sont-elles conçues. Mais certains étrangers ayant compris la valeur sacrée et historique de ces œuvres en ont profité pour les piller et les exporter à l’étranger. Ces vols ont duré jusqu’à l’Indépendance du pays. Il en résulte que les tombeaux Sakalava se trouvent totalement dépouiller de ces œuvres d’art qui sont à présent exposées à l’étranger.